Rachid M, 39 ans, arrivé en 2011 dans ce secteur.
Denis T, 40 ans, fait le plein de son véhicule.
Alain B en pleine action sur le site NDD.
Jérôme avec Alain V, une belle complicité.
niveau d'huile de ses véhicules qui y passent la nuit et contrôler l'état des pneus. Et régulièrement, il observe tous ses véhicules pour signaler d'éventuelles interventions à effectuer. Quatre de ses conducteurs sont des anciens militaires. Ce qui veut dire qu'ils respectent les consignes et rendent compte de tout. Et la société les récompense : les salaires s'échelonnent entre 1 600 et 2 500 euros nets par mois. Jérôme a réussi à obtenir une bonne mutuelle pour tous chez son assureur. Depuis qu'il a équipé ses véhicules de géolocalisation, il surveille de près la consommation ; l'informatique embarquée sur ses Scania a permis des économies de 2 à 3 litres aux 100. De temps en temps, les bons ont droit à des primes. Et les gars le lui rendent bien. Ils sont unanimes quant au rapport de confiance qu'ils entretiennent avec leur patron, rigoureux certes, mais juste. Et cela plaît à toutes les générations car la politique maison est de donner sa chance à tout le monde. " Il faut respecter ses collaborateurs. Si j'en suis là c'est parce que c'est un travail d'équipe " , reconnaît le patron de Manon Express et Manon Messageries.
Embauchés pour l'activité VUL, qui reste le cœur de métier de Manon Express, les chauffeurs roulent pendant deux ans. Ensuite, ils passent le permis PL pour être polyvalents, s s'ils sont motivés et fidèles". Les critères de recrutement sont une bonne présentation, de la ponctualité et le respect de la réglementation sur la route. La seule expérience avec un intérimaire lui a coûté 2 000 euros de dégâts sur un véhicule. Depuis, il ne veut plus entendre parler d'intérim. Parce qu'il veut les meilleurs, Jérôme n'hésite pas à les débaucher. Petite entorse au gentlemen's agreements passé avec ses confrères. " Moi-même j'ai été conducteur et je connais très bien le métier. Quand je roule, je vois les gens et il m'est arrivé de prendre les meilleurs conducteurs chez les concurrents", avoue-t-il. Car la marchandise qui leur est confiée est souvent à haute valeur ajoutée et nécessite sécurité, discrétion et fiabilité maximales. L'entretien du matériel est aussi très important. Les chauffeurs ont tous les numéros des garages où ils peuvent passer sans rendez-vous. Et Jérôme est très vigilant. c'est lui qui, par exemple, fait le tour du parc chez Geodis le soir, vérifier le
" Je suis stressé mais heureux. Pendant dix ans je n'ai pas pris de vacances. Je n'ai pu que quand Elodie est arrivée ", reconnaît-il. Et de raconter les premiers mois de Manon Express et de sa deuxième fille. " Je roulais tellement que je ne rentrais pas à la maison". Quand elle avait six mois, la petite l'accompagnait dans ses tournées. Dans son VUL, il était armé de biberons et de couches. Petits échos de son enfance quant c'était lui qui montait dans le camion de son père, commerçant puis transporteur longue distance, qui mettait les bouteilles de lait dans le déflecteur pour les garder au frais. " Mon père a fait ce métier pendant vingt ans. C'est de là que me vient la passion même si, moi, je n'ai pas encore en mon permis PL. Mais je vais m'y mettre ". En tout cas, Jérôme a su se remettre en question. ses absences de la maison l'ont obligé à revoir son organisation et à embaucher. " J'ai arrêté de conduire pendant un temps et je travaillais à la maison tout en m'occupant de ma fille. Je décalais les transports en fin d'après-midi, quand ma femme rentrait à la maison ". Mais le patron ne peut pas tout déléguer. C'est lui qu'on appelle en pleine nuit. Une réinterprétation de son ancienne vie dans le SAMU. Cette année, il a décidé de profiter de l'occasion proposée par l'OPCA Transports de bénéficier d'un audit de son management. Il voit déjà ce qu'il faut corriger. Un peu plus de fermeté avec ses gars peut-être mais il ne renoncera pas à la complicité et à l'entraide. Il pourrait introduire des entretiens individuels. Ses hommes, son réseau, ses proches, les clients et les concessionnaires qu'il rencontre le matin sans prendre rendez-vous parce qu'on n'est pas là pour se compliquer une vie qui va déjà à 1 000 à l'heure….
Ses relations essentielles font autant sa richesse que la conduite. l'important pour Jérôme c'est de poser les mains sur un volant et avaler des kilomètres que ce soit à bord d'un VUL ou de son "Land". C'est un fou de la route et de la vie le MacGyver de la Mecanic Vallée.
Thierry G. , 32 ans, dans l'entreprise depuis janvier dernier,
a travaillé chez Schenker Joyau
Franck Z., 36 ans à côté de son Scania sur le parking de Géodis à Brives
Un homme à 1 000 à l'heure.
droit de rétention en cas de retard de paiement, déclare-t-il, pas du tout gêné quand il s'agit d'appliquer les protections juridiques dont les transporteurs peuvent bénéficier (y compris l'action directe). Une petite entreprise ne peut pas se permettre des impayés. Quant au matériel, les Scania sont en location crédit-bail avec option d'achat et contrat d'entretien full service (entre 250 et 300 euros par mois selon le kilométrage). Ils roulent pendant trois ans et sont renouvelés ensuite. Quant aus VUL, 80 % de parc est payé et l'entretien sous-traité également. La société a aussi un volet messagerie. Manon Messagerie est créée en 2010 suite au rachat de deux entreprises. " j'ai douze porteurs avec conducteurs en location chez les clients, des grands noms du secteur : NDD (il est le seul sous-traitant sur le site de Brive). Schenker, Mory Ducros ou encore Geodis". Ce sont des Iveco et des Renault 12 tonnes. Cet homme-orchestre a saisi l'opportunité internet. Son site - où ses véhicules et les capacités sont clairement affichés - lui a rapporté 10 % de plus de chiffre d'affaires. et demain ? Ce sera plus de la diversification que du développement, toujours pour respecter le territoire de chacun. et Jérôme pense à l'avion. " Je dois faire une étude de marché pour proposer une location avec pilote pour des demandes très particulières ou des livraisons dans des zones peu accessibles par la route ". Ca tombe bien : Manon expres à Cosnac, est tout près de l'aéroport de Brive.
Une gestion saine et l'autre secret de Manon Express. L'entreprise n'a pas de dette. Elle faisait déjà 120 000 euros de bénéfices sur 480 000 euros de chiffres d'affaires dès sa troisième année. Mais il a fallu passer par les paiements à 60 jours et des mois sans salaire pour le gérant. D'où sa fermeté qui est toute aussi puissante que sa disponibilité et sa souplesse. Le réseau du patron comprend aussi trois avocats. Ouvert et disponible, il n'a pas hésité à faire valoir le
L'entreprise n'a pas de dette.
Celui qui aujourd'hui peut afficher un chiffre d'affaires de deux millions d'euros a démarré sa carrière comme chauffeur livreur. " Je faisais le travail de deux chauffeurs et demi, je gagnais bien ma vie" se souvient-il. Comme il est déjà autonome et hyper efficace, son employeur de l'époque lui conseille de se mettre à son propre compte. C'est ce qu'il fait et part travailler pendant quatre ans (de 1994 à 1998) comme ambulancier sur le plateau de Millevaches. " J'ai sauvé la mère du maire de Tarnac ", rappelle-t-il au titre des satisfactions de ce métier qui par ailleurs était trop chargé de stress et de souffrance (celle des personnes secourues). A cette époque, Jérôme Coulange fait le SAMU de nuit. Après cette parenthèse, il retourne travailler à Clermont chez son ancien employeur dans les livraisons en VUL. Il y reste jusqu'en 1999 quand il s'installe en Corrèze, toujours comme chauffeur. En 2000, il lance une activité de taxi-colis avec un Citroën C 15. La société s'appelle Manon (comme sa fille aînée); Pendant deux , il travaille tout seul et, parfois il roule 37 heures d'affilée. Suite à un accident, il décide de développer ses effectifs au rythme d'un gars embauché par an. Pendant un temps, ils travaillent à six. en 2007, il passe son attestation de capacité et achète son premier PL, un Scania. " Pendant sept ans, j'ai tout fait tout seul : pas de dépôt, pas d'assistance et quand j'ai acheté mon premier véhicule cela na pas été facile. Personne ne voulait me vendre de PL car les concessionnaires ne croyaient pas dans la pérennité de l'entreprise ". Seul le concessionnaire Scania a cru en lui et, du coup, la flotte s'est enrichie de trois autres véhicules de la marque. " C'est une très bonne image de qualité, de fiabilité et de prestige ", note-t-il avec une pointe d'orgueil. L'entreprise prend corps, le bâtiment est construit et, en 2009, Jérôme embauche enfin une assistante. Elodie Decharraud, 29 ans, est un petit bout de femme. Formée à la vente, elle avait fait une petite incursion dans le monde du transport pour remplacer un congé maternité. Elle assure l'exploitation VUL et gère la petite compta.
La "grosse" est gérée par un comptable.
Sur le terrain.
Briefing avec Adrien L.(premier plan) 24 ans et Jérémy J. 27 ans. Un binome qui marche bien et qui assure les livraisons e-commerce.
Laurent Fillo, responsable du site de NDD a choisi Manon comme unique prestataire. Une relation de confiance qui dure.
" Personne ne voulait me vendre un PL car les concessonnaires ne croyaient pas dans la pérennité de l'entreprise. "
Jérôme et Alain B. sur le dépôt de NDD (Norbert Dentressangle Distribution) à Brive. Alain est l'un des trois chauffeurs qui travaillent pour le site.
Les péages coûtent déjà 2 500 euros par mois pour toute la flotte et sans remises. De plus, pour minimiser ses coûts, Jérôme Coulange va renouveler son parc par des Euro V et Euro VI. Par ailleurs, l'activité messagerie est aussi plus sujette à la pression des clients. Y compris sur les conditions de travail de certains chauffeurs. Mais Jérôme est de leur côté et n'hésite pas à monter au créneau s'il le faut. Car il le sait, la messagerie c'est dur.Christophe R, 45 ans, roule sur un Eurocargo aux couleurs de France Express : "On commence très tôt le matin et on a quarante poses dans la journée en moyenne. malgré la pause, une journée de travail reste très longue. On passe presque dix heures en dehors de chez soi." déplore t-il.
" C'est un vrai problème qu'il faut arriver à résoudre car on demande de plus en plus de manutention aux gars " renchérit Jérôme. " J'ai un conducteur qui va travailler avec le mal au ventre. Il faut que je règle ça ".
Ce qu'il na pas tardé à faire. fin septembre, un accord a été négocié avec la direction de son client et en présence de ses délégués du personnel. "J'ai pu renégocier les prix de la messagerie après analyse des coûts réels ", explique Jérôme Coulange.
des produits spécifiques voire sensibles : les tarifs sont équivalents au prix en semi-remorque. " C'est un service qui a un prix car on n'a pas le droit à l'erreur ", explique Jérôme Coulange. " C'est un métier d'avenir, surtout dans une économie qui vit de plus en plus en flux tendu. Et avec des véhicules qui peuvent rouler à 130 km/h, on livre rapidement ", estime t-il. Mais pour ses poids lourds ce n'est pas si évident. " Il est déjà difficile de faire passer l'indexation gazole. Dans le Sud-Ouest, il y a beaucoup de concurrence étrangère", reconnait le patron de la société. Et il en a souffert en se faisant ravir des marchés en Espagne pour des Portugais qui facturent quatre fois moins cher. Et l'écotaxe ne va pas arranger les choses. Elle va représenter 1000 à 1 500 euros de plus par mois et par véhicule pour une note globale d'au moins 18 000 euros pour dix-huit porteurs. Si un rééquilibrage entre les parcs VUL et PL n'est pas possible, le gérant pourrait réduire le nombre de PL. Les boîtiers devaient arriver courant octobre et, quant à la répercussion, Jérôme a réussi à trouver un accord convenable avec ses clients privilégiés. " Le transporteur qui ne répercutera pas, il tombera", assène t-il. Un passage douloureux mais obligé pour cette société qui n'est entourée que de routes non payantes comme l'A 20 et l'A 75, où il n'y a que le viaduc de Millau qui est payant et qui, du coup, va se reporter sur l'autoroute.
Chez Géodis, Christophe R. 45 ans, fait face aux contraintes de la messagerie.
Gérard M, 59 ans, ancien représentant de pneus, est entré dans l'entreprise au cours de l'été dernier. C'est sa première expérience en taxi-colis.
Elodie est le bras droit de Jérôme Coulange et l'assiste aussi bien deans la négociation avec les clients que dans la gestion des chauffeurs.
"Je n'ai jamais eu de semi car je ne veux pas concurrencer les autres transporteurs locaux", affirme Jérôme qui, entre autres principes, a celui de la coopération et de la mutualisation des moyens : "On se complète tous", affirme t-il.  C'est pour cela d'ailleurs qu'il fait parti du cluster transport et logistique de Corrèze où il côtoie des confrères et des clients; Parrainé par la CCI, le cluster souhaite attirer de nouveaux chargeurs dans la région. Mais l'esprit réseau va plus loin. Jérôme a un couteau suisse dans la tête et quand ses propres moyens ne suffisent plus, il appelle des transporteurs affrétés pour faire face aux demandes. La casquette de commissionnaire de transport correspond à 15 % de son activité. Les clients ne sont jamais déçus car il ne dit jamais no, à une exception près. "Si le prix proposé est trop bas, je dis non; Il m'est arrivé de laisser un chauffeur deux jours à Bayonne pour m'assurer d'un retour qui paie". Car Manon Express affiche son indépendance et fixe ses prix. Le VUL paie bien, surtout en navette dédiée pour
Droit dans ses bottes.
répondre à des enlèvements dans l'heure et des livraisons le jour même ou le lendemain au plus tard, que ce soit dans le sud de l'Europe, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suède ou dans les pays de l'Est. A chaque fois ou presque, c'est du service dédié, la quintessence même du sur mesure. Exemple : une caisse de 20 litres de vodka livrée e Pologne pour le compte d'un distillateur français. Cette livraison devait servir à l'envoi d'un échantillon aux Etats-Unis.Ou encore la livraison d'un colis de dix kilos de médicaments en Grèce. "On a appelé le lundi à 11 heures pour une livraison le mercredi. J'ai fait partir le chauffeur et on lui a réservé le bateau à Ancône alors qu'il était sur la route". raconte Jérôme. Au quotidien, ce n'est pas toujours épique mais il faut être réactif tout le temps. Le téléphone sonne. Un client doit envoyer des moules de pneus chez Continental en Allemagne. Il fournit tous les manufacturiers. Jérôme consulte brièvement Elodie avant de lui proposer le meilleur prix pour l'itinéraire optimum. En cinq minutes, c'est plié.
ou combis de ski haut de gamme. Drôle d'hybride entre MacGyver et un Napoléon facile d'accès, Jérôme Coulange est aussi partisan de "l'impossible n'est pas français", sans prétention pour autant mais en toute modestie et avec une efficacité prouvée. Ses livraisons/expéditions voient ses camionnettes partir dans toutes les directions pour
Multitâches et homme de terrain, Jérôme Coulange est un homme à tout faire : il donne un coup de main à ses hommes, négocie avec les clients et prend la route s'il le faut.
Il transporte également de la matière dangereuse en colis ou palettes ou des emballages de confiseries et de gâteaux. "Une fois, on a transporté un bateau dans notre camion bâché". Peur de rien, en somme. Entrepreneur dans l'âme et aussi un peu militaire dans son organisation, il a créé une société à son image - modeste, svelte et réactive - et s'est fait une renommée dans la région où tout le monde le connaît. Aujourd'hui, cet ancien livreur et ambulancier compte parmi ses clients l'Armée et tous les sous-traitants de l'aéronautique ou de l'automobile. Multitâche et multicarte, Jérôme Coulange a une entreprise d'express et une de messagerie en tant que sous-traitant de Geodis ou de Norbert Dentressangle Distribution. Son activité s'organise en cercles concentriques : du local de la messagerie au régional, au national jusqu'à l'international. Mixant VUL et PL, il peut répondre à toutes sortes de demandes :
des composants high-tech au x petits animaux, aux plumes de canard pour des duvets
e fondateur et gérant de Manon Express est un homme nerveux mais avec un regard émerveillé d'enfant. Toujours prêt , en alerte, sur le vif, il se donne corps et âme pour son entreprise. Sa devise : "Ne jamais dire non " mais cela pourrait être aussi " Il y a toujours une solution ". Plus proche de l'univers VUL, capable de réaliser des livraisons à la limite de l'improbable dans le temps le plus court possible, Jérôme est un maillon essentiel de la supply chain de sociétés comme Airbus, Eurocopter, Safran, AEG, PSA, Ford ou Renault. Ancré dans la Mecanic Vallée Corrézienne, il a réussi à fidéliser des clients extrêmement exigeants.
L
(texte : Silvia Le Goff. Photos : Virginie Pelagalli.)
Le MacGyver de la Mecanic Vallée
On n'est pas en Californie. On est en Corrèze. Et pourtant, Manon Express vit au rythme palpitant de la Mecanic Vallée, ce territoire, allant de Tulle à Rodez, qui abrite 210 entreprises, et notamment les sous-traitants travaillant pour l'aéronautique ou l'automobile. Militaire dans l'âme tout autant qu'aventurier, Jérôme Coulange, 41 ans, installé près de Brive depuis 1999, s'est doté d'une flotte de 25 véhicules et d'une armée de 26 personnes. Ce ne sont pas des chiffres impressionnants mais l'entreprise a su se rendre incontournable.
Jérôme Coulange (Manon Express)
SUCCES STORY
TRUCKS
Scania Manon Express
Jérôme Coulange : C'est vrai que certains sont dans une concurrence frontale. Mais comme il y a une véritable nécessité, nous parvenons à laisser notre enseigne de côté. Si de gros donneurs d'ordre viennent s'installer, nous en profiterons tous. Actuellement, on monte les dossiers qui, pour certains seront portés par des spécialistes, un travail de lobbying. D'autres sont portés par chacun des membres du cluster. Nous avons par exemple un excellent vecteur de communication avec le CAB, l'équipe de rugby de Brive. A chaque match, on rencontre des donneurs d'ordres. Le CAB est un bon symbole pour le cluster : on n'est pas les plus riches mais grâce à un gros travail d"équipe, il y a des résultats !
 

Propos recueillis par Olivier Jacquinot
Réunir dans un cluster des entreprises qui sont concurrentes, c'est un pari osé ?
 
Jérôme Coulange : Nous avons de multiples atouts que nous devons apprendre à valoriser. Ici, nous avons toute la filière transport et il y a un véritable savoir-faire. Nous avons les moyens humains et matèriels, un appareil de formation qui s'adapte aux besoins des entreprises. Il y a du foncier disponible à des coûts qui n'ont rien à voir avec ceux des grandes métropoles, salaires et coût de la vie sont aussi moins élevés. Il y a une extraordinaire qualité de vie. Enfin et surtout, la Corrèze est le carrefour autoroutier A20-A89. C'est à dire Europe du Nord-Europe du Sud et Europe centrale- façade atlantique. Une entreprise installée en Espagne par exemple peut, en ayant une base en Corrèze, rayonner sur toute l'Europe !
Pourquoi un chargeur s'intallerait-il en Corrèze plutôt qu'ailleurs ?
Jérôme Coulange : Nous avons en Corrèze quelques belles entreprises mais il y a, comme partout en France, des boîtes qui ferment et d'autres qui se regroupent. Et dans ces cas, les centres de décision s'éloignent. L'objectif est donc d'aller chercher de gros donneurs d'ordre, voire des plateformes logistiques. On cherche à cibler des niches en train de se structurer, par exemple dans le e-commerce
L'Officiel des transporteurs : Quels sont les objectifs du Cluster Transport et Logistique ?
3 QUESTIONS A ...
L'Officiel des Transporteurs - N° 2712 du 8 novembre 2013
" De multiples atouts à valoriser "
Jérôme COULANGE
Responsable de MANON EXPRESS (25 Salariés/25 véhicules)
Des conducteurs fiables
 
 
 
il y a du foncier accessible, une qualité de vie intéressante pour les salariés...Et puis, il y a aussi le CAB" sourit Jérôme Coulange qui a monté sa société il y a treize ans. D'ailleurs, c'est dans ses locaux qu'a eu lieu la première présentation du projet, mardi soir. " Nous aimerions pouvoir attirer une trentaine d'adhérents et, à terme, permettre l'installation de deux donneurs d'ordres importants, ce serait déjà très bien"....
ajoute Jérôme Coulange. Pouvoir faire des choses que je ne pourrais pas faire seul".
Des opérations de prospections menées par la CCi vont avoir lieu. "Nous cherchons à cibler des niches qui sont en train de se structurer comme des entreprises de e-commerce, par exemple", poursuit Annette Jugie. Une opération séduction également basée sur une stratégie de communication. "Ici,
Carrefour autoroutier, position géostratégique dans l'espace européen, des équipements structurants d'un côté. Un territoire distant des grands centres de consommation, des centres de décision hors du département, un déficit de stratégie de communication de l'autre. "L'idée, c'est de pouvoir faire connaitre nos forces pour faire venir des donneurs d'ordres sur notre territoire et favoriser l'activité,
SUR LE TERRAIN. Jérôme Coulange, gérant des sociétés Manon Express et Transport Manon, l'un des pionniers à l'origine du cluster corrèzien et Annette Jugie, directrice du développement économique à la CCI. PHOTO FREDERIC LHERPINIERE
Cliquez pour lire l‘article
Il fait donc partie des pionniers, "Je suis le plus petit de tous". Effectivement, autour de la table se retrouvent des entreprises comme Dentressangle, Geodis, Schenker Joyau, STEF-TFE, Lasternas ou encore Froidefond. "Suite à une étude menée en 2011, nous avons identifié les points forts et les points faibles de la filière", note Annette Jugie, directrice du développement économique à la CCI.
"Faire connaitre nos forces"
érôme Coulange vit  plusieurs journées en   une. Les téléphones de ce gérant d'une petite entreprise de transport,
J
installée à Cosnac, ne cessent de sonner. "De 6 heures du matin à 21 heures, ça n'arrête jamais...Et je ne vous parle pas de la nuit"
Pourtant, en parallèle de la gestion de ses 25 salariés et 25 camions qui sillonnent l'Europe, il a trouvé le temps de dialoguer avec ses confrères de la même filière. Ces discussions ont duré près d'un an et on donné naissance au "cluster" transport logistique Corrèze-Limousin, sous l'égide de la Chambre de commerce et d'industrie.
Emilie Auffret
emilie.auffret@centrefrance.com
Soutenus par la CCI, sept chefs d'entreprises locales lancent un cluster transport et logistique en Corrèze. L'idée : fédérer pour favoriser l'activité.
Pour du transport en commun
Je suis fier que le cluster ait bien démarré. Il était important de venir chercher des transporteurs indépendants.Maintenant, il faut que l’on parvienne à en fédèrer davantage.
,,
                                     Jérôme COULANGE,
                                     gérant Manon Express et Transports Manon
                                  
 




Ce regroupement permet de laisser la concurrence de côté et de travailler main dans
la main. On peut montrer que l’on travaille ensemble et qu’ il n’y aura pas de rupture
de charge. C’est peut-être aussi un moyen de faire venir d’autres entreprises pour
que la région continue à se développer.
Le cluster : ils en pensent quoi ?
Jérôme Coulange a créé son entreprise
en 2000. Transport express
sur l’Europe, location de
véhicules avec chauffeurs et
messagerie régionale. Il dispose
aujourd’hui d’une flotte de 18
poids lourds et de 7 véhicules
légers équipés en géolocalisation.
devant un tribunal. Alliée indéniable dans la qualité de
services que le chef d’entreprise souhaite rendre à
ses clients, la location d’appareil de géolocalisation représente
un cout raisonnable en regard des avantages
qu’elle représente.
Aujourd’hui, Jérôme Coulange ne compte pas s’arrêter
en si bon chemin. Toujours en quête de nouveauté
pour faire prospérer son entreprise, il réfléchit déjà à
la suite et c’est peut-être vers la course en avion qu’il
va se diriger. “Je ne suis pas loin de l’aéroport, c’est du
service, il faut toujours anticiper, faire ce que les autres
ne savent pas faire ou ne veulent pas faire.”
Le transport nouvelle génération
 
Jérôme Coulange à la tête des transports Manon à Cosnac a équipé sa flotte de véhicules légers d’outils de géolocalisation depuis presque 10 ans, allié fiable dans sa stratégie de développement pour proposer un service de qualité .
Il est déjà bien loin le temps où Jérôme Coulange
passait des heures à appeler ses chauffeurs sur leur
portable pour savoir où ils se trouvaient dans le
but de programmer une nouvelle course pour un
client pressé. Jérôme Coulange, aux manettes de
deux entreprises de transport à Cosnac, Transports
Manon et Manon Express, en fait l’expérience tous
les jours. L’entreprise emploie 26 salariés, elle dispose
d’une flotte de 18 poids lourds et de 7 véhicules légers.
7 jours sur 7, 24h/24 l’entreprise propose aux industries
du bassin de Brive des courses express au
départ de Brive sur la France entière et dans toute
l’Europe. Parallèlement, elle met à disposition des
transporteurs des poids lourds avec chauffeur.
Il y a 8 ans, Jérôme Coulange, en précusrseur, a choisi
d’équiper ses véhicules légers d’un système de géolocalisation.
Gestion des itinéraires, traçabilité pour
le client, gestion du temps de travail, économies de
carburant et demain la gestion de l’écotaxe... le système
a de multiples avantages.
“Aujourd’hui, n’importe où qu’ils aillent, les véhicules
peuvent être localisés en temps réel. Tous les chauffeurs
sont équipés d’une clé spéciale qu’ils insèrent
dans le véhicule avant chaque départ. A partir du
moment où ils l’enclenchent, leur nom s’affiche sur
l’ordinateur. On sait alors, en temps réel, où se trouvent
exactement le véhicule et son chauffeur. Grâce
au satellite, on le voit même bouger !” explique Elodie
Decharraud, assistante de gestion dans l’entreprise.
Pour Jérôme Coulange, l’idée n’est pas “d’ espionner”
les salariés mais bien d’avoir une réactivité immédiate
face à la demande d’un client. “Ce n’est pas un outil
de police, nos conducteurs sont bien informés et
nous sommes tenus de le déclarer à la CNIL pour
respecter leur vie privée” précise-t-il. “C’est un outil
qui nous permet d’être très très réactif. Tout à l’heure
un client m’a appelé pour une course sur Pau. J’ai tout
de suite regardé à l’écran. J’avais un chauffeur sur
Arles, un autre à Ussel et j’ai vu que celui de Montauban
était en train de remonter à Brive. Je savais
qu’il serait de retour à midi pour assurer la course. J’ai
pu répondre immédiatement et favorablement à mon
client” explique Jérôme Coulange.
Idem si le client souhaite savoir où se trouve son chargement, système a de multiples avantages.
“Aujourd’hui, n’importe où qu’ils aillent, les véhicules
peuvent être localisés en temps réel. Tous les chauffeurs
sont équipés d’une clé spéciale qu’ils insèrent
dans le véhicule avant chaque départ. A partir du
moment où ils l’enclenchent, leur nom s’affiche sur
l’ordinateur. On sait alors, en temps réel, où se trouvent
exactement le véhicule et son chauffeur. Grâce
au satellite, on le voit même bouger !” explique Elodie
Decharraud, assistante de gestion dans l’entreprise.
Pour Jérôme Coulange, l’idée n’est pas “d’ espionner”
les salariés mais bien d’avoir une réactivité immédiate
face à la demande d’un client. “Ce n’est pas un outil
de police, nos conducteurs sont bien informés et
nous sommes tenus de le déclarer à la CNIL pour
respecter leur vie privée” précise-t-il. “C’est un outil
qui nous permet d’être très très réactif. Tout à l’heure
un client m’a appelé pour une course sur Pau. J’ai tout
de suite regardé à l’écran. J’avais un chauffeur sur
Arles, un autre à Ussel et j’ai vu que celui de Montauban
était en train de remonter à Brive. Je savais
qu’il serait de retour à midi pour assurer la course. J’ai
pu répondre immédiatement et favorablement à mon
client” explique Jérôme Coulange.
Idem si le client souhaite savoir où se trouve son chargement
Un appel, une solution 06 71 90 10 06 -- Fax : 05 55 84 66 23
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